Zingara

Il neige à Séville

Mercredi 23 janvier 2013 à 22:24

 Aujourd'hui débute le douzième jour de ma Convalescence. 
 
J'ai envie de t'oublier, de te réduire à néant. Détruire toute cette haine qui me hante. Va-t'en
 Je t'ai dit, la dernière fois, il y a presque six mois :
 
" Souviens-toi de moi. "

Maintenant, oublie mon destin
Comme je veux oublier le tien ? 
 Pars. 
Pourquoi est-ce que j'alimente ton importance ? Tu n'es plus rien, en vérité. Qu'une ombre que l'on ne veut pas retenir. 
Je t'imole de mon ignorance. 
Je te croise, je ne te vois plus. Tes traits disparaissent dans la pénombre. 
Tes traits, tes mots et tes coups. 
Plus rien pour me faire souffrir. Tu n'es plus. 
Tu n'es plus. 
Tu n'es plus rien. 
Je te chasse à jamais de mon esprit. Ne reviens plus. Je t'oublie. Je te réduis à néant.
Ton existence en moi prend fin. Ma chair se referme.
Je ne t'aime plus. Je ne te hais plus. Je n'ai pour toi qu'une amère indifférence. 
Je te rends mes chaines, t'arrache ma soumission et ma douleur que tu as gardé contre toi.

Je reprends ma liberté

Libre de ne plus t'appartenir. Libre de ne plus te haïr. Libre de ne plus t'aimer. 
Comme à chaque être humain, je te souhaite d'être heureux. Trouve ton bonheur. Deviens enfin un homme.


Libère-toi, toi aussi. 
 







Dimanche 20 janvier 2013 à 12:07

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L’Errance, comme seule garantie d’être toujours libre.
N’appartenir à rien, ni à personne. Aucune attache, aucunes chaînes. Libre de ne s’appartenir qu’à soi même, qu’à son soi-même en voyage. Etre libre de continuer à découvrir le monde. Ne pas se fixer, choisir de toujours pouvoir changer.
S’améliorer.
Continuer d’être, de jour en jour, une autre personne.
Ne pas se figer, ne pas vieillir.

Ne pas construire soi-même sa propre prison, ne pas élever ses propres murs, ses propres barreaux.  S’accorder le droit de partir, de vivre et de mourir.
Changer de temps. De temps en temps.

Ne garder qu’une petite cabane avec une petite boîte à l’être. Pouvoir tous les recevoir, une belle soirée d’été autour d’un verre de vin.
Savoir d’où l’on part mais pas où l’on va. 
 

Cesser de ne plus bouger pour éloigner le mystère, faire l’autruche, progressivement, s’arrêter. Se poser. S’enchaîner.
Non.

 
Se donner à la vie. Se donner au voyage. S’offrir à l’errance.

Bien trop souvent jugée décadente, inutile,

idéal de pauvre fille.

L’Errance m’adopte et me guide.

 

Se promener, dans son siècle. Casser nos barrières culturelles. Découvrir.

Aller à l’encontre de l’autre, de nos frères et sœurs par delà le monde. Nos frères et sœurs d’humanité.

Augmenter la cadence, marcher, courir, voler. Par monts et par vaux.

Se baigner dans les civilisations, ouvrir la cage de son imaginaire. L’Errance nous ramène à l’enfant captif, à l’enfant curieux. 

Caresser les mémoires, apprendre de chacun pour savoir qui l’on est.

Comme un idéal. Se reconnaître en chacun.

Nous venons tous du même ailleurs.

 

Dans ce monde ici. Réapprendre à voir l’Homme.

Réveiller ses sens.  Les exalter : regarder, écouter, toucher,  goûter, sentir l’Univers.

Ne pas se voiler, accepter de tout revoir. Toute la beauté, oui, mais aussi tout la laideur, tout le mal qui vous prend aux tripes et vous donne la nausée.

Enfin, pouvoir témoigner. Marcher jusqu’à trouver la vraie richesse, puis, ne plus la quitter de vue.

Et rester, à jamais, imprégné. Accueillir cette trace indélébile qui nous marque au fer rouge. Cette blessure indolore de notre Liberté. La porter réellement, dans les tréfonds de notre âme. 

Mardi 15 janvier 2013 à 13:36

 
Un Loup. Voyez un loup. 
Assurance. Un regard perçant, il vous domine, d'un seul regard, il vous défie. Vous êtes plongés dans ses grands yeux de loups. Des yeux bohémiens. Trop rigoureux pour être Bohème. Trop provocant pour ne pas être artiste. Le loup est. 
Son altière présence lui offre sa liberté. Il atteint toutes ses proies, les cisailles d'un coup de canine. 
Le loup va vite, le loup vole.  Chacun de ses membres est transcendé par cette énergie vitale et libératrice.
Le loup fuit, retourne se cacher dans les ombreuses forêts-reines. 


Le Phoque. Voyez le phoque. 
Tétanisé dans son passé génocidaire. Le phoque, comme englué dans la fatalité de son espèce. Il se meut avec difficultés, coincé dans sa lourdeur. Echoué. 
Et ironiquement laid. 
Il regarde ses compagnons survivre. Avec difficultés. 
Le phoque, prisonnier de sa réalité. Il envie l'ours, le loup, l'oiseau. Il est amoureux de leur liberté. Il voudrait bien parvenir à se hisser. Avec difficultés. 
Le pouvoir de contempler. 
La banquise immaculée. 
Qu'il ne peut cesser d'embrasser. 


Voici le Loup-Phoque
Anomalie génétique. La louve et le phoque qui se sont tant aimés.Son regard se veut altier. Mais il se trouve handicapé.
Loin de se contenter de poissons à peine péchés. Le Loup-Phoque est mal léché. 
Un loup qui ne peut plus voler. Contraint à s'agglutiner, à se laisser lézarder. 
Quelle vulnérabilité. Le Loup-Phoque se meut avec difficulté. 
Prédateur capturé. Il est loin de son bois. 
De l'eau à la glace, à l'eau à la glace. Le Loup-Phoque a perdu sa proie. 
 

Dimanche 13 janvier 2013 à 14:45

 Aujourd'hui débute le onzième jour de ma Convalescence. 

Mes jours de Convalescence s'espacent avec le temps. C'est une bonne chose, la fin approche. 2012, cette année s'est achevée. Le renouveau peut fleurir. Il est derrière moi, tout est derrière moi, bien derrière moi. Tout s'éloigne, tout devient hors de portée. Rien n'est récupérable, tout est tombé, je me suis envolée. 

Un mauvais rêve. 
Il m'a fait peur. 
Este es un demonio. 

Qu'il ne s'approche plus jamais de moi. 
J'accède à la haine, la haine pour ce qui m'a fait devenir un objet, dans l'ombre de moi-même. Je crache sur ses humiliations, sur ce qu'il m'infligeait. 
J'ai perdu mon chagrin soumis et mes regrets innocents. 
Plus de douleur, juste de la colère et de la violence. 
En avait-il conscience ? Par pitié, j'espère que non. 

Je prends sur moi la violence de son être, de ses pulsions. 

Cauchemar. Pesadilla. Cauchemar. 

Il y a, gravé en moi, ce visage de petite fille, blonde, des yeux bruns en amande. L'air si innocent, si enfantin. Elle ne comprends pas les regards qu'il lui jette. Je ne peux pas la lui livrer. 

Lundi 24 décembre 2012 à 11:23

Aujourd'hui débute le dixième jour de ma convalescence. 

Je me sens seule. J'ai pas envie d'être là " en famille " pour passer un Noël rituel et terre-à-terre. Je voudrais retrouver la magie, bordel. 
Il n'y a plus que moi seule et mon reflet. Juste moi et mon image. 

J'aimerais avoir des amis avec qui sortir, avec qui faire la fête. Comme tout le monde. Je ne suis plus difficile, je suis prête à aimer et à profiter de chaque personne qui se présentera. Je voudrais sortir avec des amis, faire la fête. 
Chaque fois que je m'autorise cette pensée elle est instantanément coupée par la triste vérité de ma fausse-liberté. De ma liberté de pacotille. J'aimerais être véritablement libre. Libre de sortir mais aussi libre d'être seule. Pouvoir me prendre véritablement en main, seule, sans personne d'autre. Juste vivre ma vie de bohémienne en pleine conscience sans soucis et sans obligations. 
Plus qu'un an. 363 jours peut être avant cette rédemption. Avant la grande respiration. J'en ai marre de retenir mon souffle. Je veux sortir, je veux qu'on ouvre ma cage et qu'on me laisse faire mon nid. 

Je voudrais que ma cabane existe enfin. Sous un toit. Dans une petite rue de ma ville. 
Au fond, nous ne sommes jamais accompagnés. Toujours véritablement seuls dans notre entité. personne ne vit avec nous, personne ne vit en nous. L'enfance est un profond mensonge là-dessus. Personne n'est nous, personne ne décide pour nous. J'en peux plus d'être étouffée.
Plus qu'un an et la vie s'ouvrira à moi. 

J'ai un peu pensé à lui. Notamment un peu d'angoisse vendredi, pour mon anniversaire. Je pensais qu'il m'enverrait un texto. Rien du tout. En même temps ça ne sert plus a rien d'y penser. Il y a un an pile on était ensemble, relativement heureux. 
Je suis plus heureuse aujourd'hui, je ne le regrette pas. 
Même si je déprime quand même un peu. J'ai le droit, non ? 
Il y a M. aussi que je dois parvenir à oublier un peu aussi. Je me suis bloquée à l'attendre. Ce qu'on a vécu était beau. Maintenant c'est FINI. et c'est tant mieux. M. n'est pas quelqu'un de stable et avec lui, j'aurais été jalouse et constamment sur la sellette. Je le sais très bien. J'ai vécu de jolies choses avec lui. Fin. Fin de l'histoire. 

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