Zingara

Il neige à Séville

Jeudi 13 décembre 2012 à 17:42


Un spectacle, une production c'est aussi une histoire d'amour. Avec des hauts, des bas, des rapprochements, des disputes, des jouissances extrêmes et des larmes. 
Un spectacle qui se finit, une production qui s'achève et qui ne se rejouera jamais.. C'est un nouveau deuil.

Le deuil du " Beau "
Le deuil de l'osmose, de la synergie. 
Le deuil du public et le deuil des autres. 


La beauté à jamais figée dans les souvenirs d'un été. Cristallisée dans nos mémoires. De moins en moins palpable. Elle s'éloigne, elle se consume. 

Je la perds de vue. 

Mais je voudrais l'admirer, la toucher encore. Retrouver l'illusion d'être une partie d'elle. Retrouver les sensations. Toucher le costume. Avoir son visage grimé. Les pas sur scène. La vue du public. Les prestations des autres. Les voir eux-aussi, toucher le costume, voir leurs visages grimés. 

Une chaîne. Nous sommes la Beauté à nous tous. Nous sommes Nous. Nous prêtons nos corps, nos voix, nos vies à l'Art. 

Je voudrais le revivre. 
Revivre l'excitation, le trac, la préparation. Revivre chaque instant d'attente, chaque longueur. Retourner dans cette salle pour des heures de révisions de mise en scène.
Retrouver l'été, le vin, la Provence. 
Les retrouver tous.  Tous les autres. Chaque personne venue partager notre voyage. 
Mon premier grand voyage à moi. Mon premier voyage d'Art et d'Amour. Celui, qui restera toujours toujours toujours en moi. 

Un jour, dans un lointain ciel, ils seront tous là, vêtus de blanc. Tous souriant, tous pardonnant au nom de cette Beauté. La Beauté pour la Beauté. L'Art pour l'Art. Le Spectacle pour le Spectacle. Plus rien d'autre ne sera important. Que ce souvenir là. Commun. Ce souvenir commun qui nous rassemblera, tous, une rose à la main. Ils reviendront tous, hein ? Tous ceux que j'ai tant aimé et tant hait. Ils seront tous la, oui, une rose à la main.

Nous les disposerons sur sa tombe.
And scatter roses on her tomb. 


Samedi 1er décembre 2012 à 12:28

Miroir. 

Je la regarde. 
Ses yeux me parlent. Ils sont beaux, ils ont vécu. Son visage se change quelque peu, les larmes montent des deux côtés.
Réminiscence. Reconnaissance. 
Je la vois marcher, seule, le matin au bord du Nil. Elle caresse les lotus du bout des doigts. Son regard est altier, elle respire la jeunesse et la détermination. 
Ses longs cheveux épais et foncés sont tirés en arrière mais tombent sur ses épaules. Elle porte une longue robe blanche. 
Elle sait ce qu'elle veut. Dans le même temps elle dégage une douce candeur. 

Elle aime se promener seule tôt le matin, au bord du fleuve, lorsque l'air est frais. Et ressentir si profondément l'air qui se réchauffe petit à petit. 

Elle est sans doute promise à un homme qu'elle aime, elle doit danser pour lui peut être. Le mariage est prévu. C'est un prince sans doute, quelqu'un de plus élevé qu'elle socialement. 

Sortie. 






Dimanche 21 octobre 2012 à 11:03

Un rêve. 
Une jeune femme qui meure, entièrement nue et chauve sur un lit.t Sa beauté et ses yeux toujours très dessinés malgré la maladie qui la terrasse. 
Elle peut encore épouser l'homme qu'elle aime et qui l'aime. Tous les deux savent qu'elle ne passera pas la semaine. 
Elle est maintenant allongée sur une toile pleine d'eau, son corps baigne dans ce poison.
Ophelia non encore noyée. 

Elle est belle, et, comme une soeur, j'aimerais qu'il l'épouse pour quelques heures. 

Réveil. 

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