L’Errance, comme seule garantie d’être toujours libre.
N’appartenir à rien, ni à personne. Aucune attache, aucunes chaînes. Libre de ne s’appartenir qu’à soi même, qu’à son soi-même en voyage. Etre libre de continuer à découvrir le monde. Ne pas se fixer, choisir de toujours pouvoir changer.
S’améliorer.
Continuer d’être, de jour en jour, une autre personne.
Ne pas se figer, ne pas vieillir.
Ne pas construire soi-même sa propre prison, ne pas élever ses propres murs, ses propres barreaux. S’accorder le droit de partir, de vivre et de mourir.
Changer de temps. De temps en temps.
Ne garder qu’une petite cabane avec une petite boîte à l’être. Pouvoir tous les recevoir, une belle soirée d’été autour d’un verre de vin.
Savoir d’où l’on part mais pas où l’on va.
Cesser de ne plus bouger pour éloigner le mystère, faire l’autruche, progressivement, s’arrêter. Se poser. S’enchaîner.
Non.
Se donner à la vie. Se donner au voyage. S’offrir à l’errance.
Bien trop souvent jugée décadente, inutile,
idéal de pauvre fille.
L’Errance m’adopte et me guide.
Se promener, dans son siècle. Casser nos barrières culturelles. Découvrir.
Aller à l’encontre de l’autre, de nos frères et sœurs par delà le monde. Nos frères et sœurs d’humanité.
Augmenter la cadence, marcher, courir, voler. Par monts et par vaux.
Se baigner dans les civilisations, ouvrir la cage de son imaginaire. L’Errance nous ramène à l’enfant captif, à l’enfant curieux.
Caresser les mémoires, apprendre de chacun pour savoir qui l’on est.
Comme un idéal. Se reconnaître en chacun.
Nous venons tous du même ailleurs.
Dans ce monde ici. Réapprendre à voir l’Homme.
Réveiller ses sens. Les exalter : regarder, écouter, toucher, goûter, sentir l’Univers.
Ne pas se voiler, accepter de tout revoir. Toute la beauté, oui, mais aussi tout la laideur, tout le mal qui vous prend aux tripes et vous donne la nausée.
Enfin, pouvoir témoigner. Marcher jusqu’à trouver la vraie richesse, puis, ne plus la quitter de vue.
Et rester, à jamais, imprégné. Accueillir cette trace indélébile qui nous marque au fer rouge. Cette blessure indolore de notre Liberté. La porter réellement, dans les tréfonds de notre âme.