Aujourd'hui débute le neuvième jour de ma convalescence.
Malgré une très certaine langueur de vivre, je dois dire que je me porte beaucoup mieux.
Ma vie va mieux et se détourne petit à petit de celui qui m'a fait, un jour, du mal.
Le temps, le temps, le temps. Il n'y avait que ça, et il n'y a que ça.
Le temps de guérir.
Passer les longues étapes de la convalescence.
Je vais déjà beaucoup beaucoup mieux.
Il n'existe plus.
J'ai fermé toute éventuelle fenêtre sur sa vie. Je ne sais plus rien, et je ne veux plus rien savoir. J'ai même de moins en moins peur de le croiser en ville. Bon, je serais sans doute très troublée si je venais à croiser son chemin. Mais ce serait tout je crois. Ma vie sans lui, aujourd'hui n'a plus rien à me prouver. Je suis bien plus heureuse maintenant, dans mes rêves, mes espérances, qu'avant, dans son sillage et dans la crainte d'en sortir.
Aujourd'hui, peu importe. Je n'ai plus peur de lui. Plus je m'éloigne et plus il rétrécit, il est si loin maintenant.
Je peux me retourner sur ces trois mois et demi sans même l'apercevoir, tant il est minuscule. Je ne me souviens plus de ses traits, plus de sa voix. Il n'aura bientôt plus que la place d'un souvenir lointain, celui de " mon premier amour ".
Mais, d'un premier amour désacralisé, tombé de son piédestal.
Je ne pleure plus, ça fait longtemps que je n'ai plus pleuré. Je pleurais tous les jours avant, quand je partageais sa vie. Je pleurais parce que j'avais peur. Extrêmement peur qu'il me quitte, que je tombe de trop haut.
Je me trompais.
En pensant ça, je tombais déjà.
Quand nous avons réellement rompu, j'étais déjà au sol. Et prête à accepter l'aide que l'on me tendait pour que je me relève.
Chaque seconde de vie de l'Après-lui furent bénéfique. Chaque seconde me guérissait un peu plus, méticuleusement , elles refermaient la plaie.
J'accepte d'y penser à présent. Penser à ces moments d'horreur ou de profond chagrin.
Pleurant, criant.
Je repense aux cachets que j'avalait jour à près jour dès que je sentais la peine revenir à la surface. Je me suis un peu interdit d'être triste, je voulais à tout prix éviter de pleurer, j'avais déjà suffisamment pleurer certainement pour pouvoir tolérer des larmes en plus.
C'était une erreur. J'ai avalé ma peine.
Ces moments sont si près et si loin de moi. Mes cicatrices sont les seules témoins de ce passé-là.
J'en ai oublié la douleur. Encore une fois, je peux y repenser, y méditer, de façon indolore.
J'ai fait mon deuil.
Je craignais de me sentir très seule.
Je ne me sens pas si seule, je suis entourée par des gens que j'estime beaucoup. Comme c'est le cas pour M. et S.
Je ris beaucoup avec des amis que je redécouvre. Avant je ne riais pas. Mon contrôle était permanent, toute détente m'écorchait, car vulnérable, je ne pouvais endurer sa pression psychologique et physique.
Je craignais d'être rabaissée, de me sentir encore plus enfant, gamine.
Non, je ne me suis jamais sentie aussi femme. Et libre de tout ressentir, de tout goûter.
Je craignais de me refermer sur moi-même.
Je sors moins, c'est évident. J'ai une vie sociale mais je ne dépend pas des autres comme je dépendais de lui.
Je craignais de m'enlaidir, de dépérir sans m'en rendre compte.
Je prends bien plus soin de moi. Je prends enfin pleine possession de mon corps. Avant, toute ma beauté lui était offerte et il la dégradait. Maintenant elle se développe et se préserve.
Je craignais de réduire ma vie artistique, de quitter ma passion qu'il m'avait révélée.
Bien au contraire...
Je craignais d'être déprimée, que plus rien n'ai de goût.
Non,je suis juste moins difficile, plus hédoniste.
Je ne crains, à vrai dire, plus qu'une seule chose.. De m'ennuyer ces prochains mois, de passer un printemps et un été décevants.
Mais au fond. Je ne sais pas ce qui se trame.
C'est la convalescence, le moment béni. C'est le temps de la reconstruction, du soin, de l'écoute de soi, la petite voix s'exprime enfin..
Zingara
Il neige à Séville
Samedi 8 décembre 2012 à 11:52
Commentaires
Par http://www.westerkwartiertoernooi.nl le Lundi 25 juillet 2016 à 11:13
Les familles éloignées se retrouvent. Et même la mienne.
Par Lundi 10 octobre 2016 à 9:28
le J'aime me trouver belle dans tes yeux. J'aime, Je t'aime.
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