Zingara

Il neige à Séville

Mardi 15 janvier 2013 à 13:36

 
Un Loup. Voyez un loup. 
Assurance. Un regard perçant, il vous domine, d'un seul regard, il vous défie. Vous êtes plongés dans ses grands yeux de loups. Des yeux bohémiens. Trop rigoureux pour être Bohème. Trop provocant pour ne pas être artiste. Le loup est. 
Son altière présence lui offre sa liberté. Il atteint toutes ses proies, les cisailles d'un coup de canine. 
Le loup va vite, le loup vole.  Chacun de ses membres est transcendé par cette énergie vitale et libératrice.
Le loup fuit, retourne se cacher dans les ombreuses forêts-reines. 


Le Phoque. Voyez le phoque. 
Tétanisé dans son passé génocidaire. Le phoque, comme englué dans la fatalité de son espèce. Il se meut avec difficultés, coincé dans sa lourdeur. Echoué. 
Et ironiquement laid. 
Il regarde ses compagnons survivre. Avec difficultés. 
Le phoque, prisonnier de sa réalité. Il envie l'ours, le loup, l'oiseau. Il est amoureux de leur liberté. Il voudrait bien parvenir à se hisser. Avec difficultés. 
Le pouvoir de contempler. 
La banquise immaculée. 
Qu'il ne peut cesser d'embrasser. 


Voici le Loup-Phoque
Anomalie génétique. La louve et le phoque qui se sont tant aimés.Son regard se veut altier. Mais il se trouve handicapé.
Loin de se contenter de poissons à peine péchés. Le Loup-Phoque est mal léché. 
Un loup qui ne peut plus voler. Contraint à s'agglutiner, à se laisser lézarder. 
Quelle vulnérabilité. Le Loup-Phoque se meut avec difficulté. 
Prédateur capturé. Il est loin de son bois. 
De l'eau à la glace, à l'eau à la glace. Le Loup-Phoque a perdu sa proie. 
 

Dimanche 13 janvier 2013 à 14:45

 Aujourd'hui débute le onzième jour de ma Convalescence. 

Mes jours de Convalescence s'espacent avec le temps. C'est une bonne chose, la fin approche. 2012, cette année s'est achevée. Le renouveau peut fleurir. Il est derrière moi, tout est derrière moi, bien derrière moi. Tout s'éloigne, tout devient hors de portée. Rien n'est récupérable, tout est tombé, je me suis envolée. 

Un mauvais rêve. 
Il m'a fait peur. 
Este es un demonio. 

Qu'il ne s'approche plus jamais de moi. 
J'accède à la haine, la haine pour ce qui m'a fait devenir un objet, dans l'ombre de moi-même. Je crache sur ses humiliations, sur ce qu'il m'infligeait. 
J'ai perdu mon chagrin soumis et mes regrets innocents. 
Plus de douleur, juste de la colère et de la violence. 
En avait-il conscience ? Par pitié, j'espère que non. 

Je prends sur moi la violence de son être, de ses pulsions. 

Cauchemar. Pesadilla. Cauchemar. 

Il y a, gravé en moi, ce visage de petite fille, blonde, des yeux bruns en amande. L'air si innocent, si enfantin. Elle ne comprends pas les regards qu'il lui jette. Je ne peux pas la lui livrer. 

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